Les Oranges
Comme dans tout conte oriental, il y a d’abord de la magie. Algérie 1830. Un jeune homme est au chevet de sa famille tuée par les soldats français attaquant les troupes de l’Emir Abdelkader. D’une orange, il extrait une balle perdue et le voilà désigné, sorte d’Aladin, mais en place d’une lampe et d’une génie, il aura une balle et une orange. « Voici ce que m’a raconté l’orange avant de rendre l’âme. A partir d’aujourd’hui, tu es désigné par le royaume des oranges pour établir la légende de ta race. A présent, tu vas me faire le serment que voici. Je jure d’enterrer à jamais d’enterrer à jamais cette balle le jour où tous les gens de cette terre d’Algérie s’aimeront comme s’aiment les oranges. » Nous retrouvons notre homme 167 ans plus tard, accoudé à son balcon d’Alger, homme simple parmi les humains, baigné par la vie de son quartier, le parfum de mer, le petit Krimo qui s’applique au football. Et lui reviennent tous ces souvenirs, ces cris, ces larmes, ces caresses le long des cuisses chaudes d’une inconnues, la réalité du maquis, des illusions du FIS au cauchemar d’aujourd’hui… mais toujours sur son balcon. Sa rue ! Son serment ! Sur son cœur cette balle, dans ses yeux les oranges. Le pacte magique. Quand, quand pourra-t-il accomplir son serment ?