La Colère

« Ce projet qui met en scène des témoignages de femmes s’inscrit pour moi dans un cheminement de plusieurs spectacles : Soudain chutes et envols de Marie Dilasser créé en 2021 et La Traversée de José Maria Miro, qui sera créé lors de la saison 24-25.

Dans chacun de ces spectacles le point-de-vue féminin construit et détermine le propos, les actions, les prises de position, l’engagement des personnages et la force du récit. La Colère sera une création qui viendra entre ces deux spectacles, passerelle indispensable dans mon parcours artistique pour passer de l’un à l’autre.

Cette démarche correspond concrètement à l’esprit qui m’anime dans toutes mes créations, avec la nécessité de surtout ne jamais me couper du monde, d’où le choix que j’ai toujours fait de travailler en proximité sur des territoires, donc d’être en contact avec des gens.

Ce spectacle traitera de la colère, la colère au féminin.
La thématique est vaste. Plus je chemine, plus je découvre de multiples ramifications. La colère est un sentiment, une émotion qui souvent nous déborde, nous pousse à réagir, à
agir, interpellant l’intime et le collectif à propos d’un large éventail de sujets : l’écologie, l’éducation, la culture, la sexualité, le politique, l’argent, le travail, l’agriculture, l’économie, l’architecture, le jardinage, la famille… Les liens entre chacun de ces sujets multiplient les grilles de lecture possibles. Pour certaines la colère les poussera à des mots, des gestes qui les dépassent, qui s’échappent, des crises qui vont au-delà de ce qu’elles souhaitaient. D’autres, elles, trouveront la mesure, le mot juste, l’action appropriée pour y répondre. D’autres encore se feront submerger… abattement, mépris…

La colère provoque souvent un phénomène physique, on la sent dans son corps, souvent décrite comme une boule au ventre, ou un point qui oppresse la poitrine, le flux sanguin est modifié, la respiration change, ou sent un débordement qui peut être une envie de crier, de pleurer, de taper, de casser…Tant de personnes, tant de réactions différentes.

A étudier plus en avant la colère, on finit aussi par comprendre que souvent on la censure, on la juge négative. Alors que la colère est souvent positive, elle peut être moteur dans sa vie personnelle, sociale, et pousser à changer et à agir.

La colère au féminin me pousse à franchir des étapes dans mes propres interrogations, me pousse dans mes retranchements. Je ne suis évidemment ni objectif, ni partial, j’oriente ce travail en fonction de ma vision et ma perception en donnant au théâtre, le droit à l’humour,
l’insolence, la provocation, la contradiction et bien d’autres choses.

Nous interrogerons des femmes de différentes cultures, de différents milieux sociaux, de différentes générations ayant chacune une ou des colères à nous raconter, ou qui nous
expliquerons ce que la colère représente pour elles. »

Laurent Vacher


Un projet de Laurent Vacher – Cie du Bredin
Texte à partir d’entretiens réalisés par Laurent Vacher, Odja Llorca et Marie-Aude Weiss

Adaptation et mise en scène Laurent Vacher
Avec Odja Llorca et Marie-Aude Weiss
Musique Philippe Thibault


Une coproduction Château-Rouge – Annemasse
La Cie du Bredin est soutenue par le Ministère de la Culture – DRAC Grand Est