« La Traversée de Josep Maria Miro est une traversée d’une nuit sans lune, de ces nuits qui font peur. Cette angoisse de la nuit, comme un long tunnel dans lequel les personnages se retrouvent confrontés à eux-mêmes, à leurs démons.

J’ai tout de suite été conquis par l’écriture de cette pièce, par la force de l’histoire, par sa poétique simple et concrète et par le réalisme des personnages. Josep Maria Miro écrit là une œuvre intime où le suspense et le rythme sont tendus, haletants. Dans chacun des personnages nous pouvons retrouver un fragment de nous-même.

Trois parties sont clairement délimitées dans ce texte : le drame, la fuite et l’échec.
L’histoire commence par un crime. Non pas un crime dû à une folie personnelle, mais un crime caché, camouflé, dans un pays en guerre. Cette guerre qui est utilisée comme masque pour cacher la folie d’un homme qui a commis un crime odieux, l’assassinat d’un enfant doublé d’un viol.

La Traversée est un thriller qui se déploie dans trois lieux : un camp de réfugiés, un désert et une ville occidentale.
Sœur Cecilia découvre dans le camp de réfugiés le corps d’une fillette à moitié morte, violée, les yeux crevés. Raï un grand reporter présent dans le camp photographie sœur Cecilia portant cette enfant. Le cliché montre cette petite fille lui chuchotant quelque chose à l’oreille juste avant de mourir. Cette photo fera le tour du monde, sera à la une de tous les journaux et deviendra une référence qui aurait dû permettre à Raï d’accéder à la célébrité.
Mais Raï est hanté par Sœur Cecilia. Il ne peut cesser de se poser une question qui ne peut connaitre de réponse : qu’a dit la petite fille à la jeune femme qui tentait de la sauver ? »

Laurent Vacher

De Josep Maria Miró
Traduction Laurent Gaillardo
Mise en scène Laurent Vacher
Dramaturgie Pauline Thimonnier
Lumières Victor Egéa
Son Michael Schaller
Avec Alessio Caruso, Ludmilla Dabo, Ambre Dubrulle, Marcel Mankita, Eric Verdin

Coproduction Château Rouge-Annemasse, Théâtre d’Aurillac, Espace 110 – Illzach (en cours)